Biennale de Vallauris : silence, on fourne...
Le palmarès de la Biennale Internationale de Céramique de Vallauris a été publié. Malheureusement, la communication étant toujours aussi exécrable, le bulletin municipal de la ville ne donne qu'une photo minable du Grand Prix de la Ville de Vallauris, un machin concret de Clémence van Lunen (on dirait le premier prix de la section "libre expression" du collège Joliot-Curie à Bobigny); page suivante, un truc sorti directement des BD de science fiction des années 60, signé Michael Geertsen, a décroché le prix section "le contenant". Rien pour "le contenu", on le regrettera, mais peut-être n'y en avait-il pas. La trombine de Lénine agrémentée de fleurettes bleues japonisantes qui sert pour la promotion de la manifestation n'a apparemment rien décroché. Il faut dire que là, le contemporain plonge presque dans l'antique : on se souvient du tableau de Dali, "Hallucination partielle : six images de Lénine sur un Piano" (1931...), sans compter les centaines de détournements plus ou moins heureux ayant les bustes de Lénine pour base. On ne nous étonne plus beaucoup avec ce genre de ficelle usée. Et va-t-on voir avec cette nouvelle édition de la Biennale, les étrangetés de la précédente ? Des membres du jury disposant d'une salle d'exposition municipale pour leurs propres oeuvres ? Un membre du jury, propriétaire d'une galerie parisienne, exposant les oeuvres du 1er prix ?
Le parti prix d'exclure les céramistes de Vallauris au profit d'un bric-à-brac international qui fait parfois penser à un vide-grenier rétro, va, une fois de plus, porter ses fruits : un coût maximum, des retombées minimum, des visiteurs rarissimes...Enfin, du moment que certains y trouvent leur compte, tout n'est pas entièrement perdu...Et puis, l'art contemporain se doit d'être élitiste, il ne faut pas que le petit peuple s'en mêle...Sauf que là, ce n'est plus une élite, c'est une secte.