"Café Llorca" : quel avenir ? Ajout en Septembre 2010
Cela pouvait paraître une bonne idée, et un espoir pour l'avenir de Vallauris, que d'y faire venir Alain Llorca, le chef étoilé du Moulin de Mougins, successeur de Roger Vergé....
Bien sûr, peut-être ne fallait-il pas le faire à n'importe quel prix, ni à n'importe quelles conditions. Peut-être fallait-il s'informer de la situation juridique aventurée dans laquelle se trouvait déjà le Moulin de Mougins...
Malgré un avis de la Commission d'Accès aux Documents Administratifs, saisie par nous, et donc en violation du droit, la mairie de Vallauris ne nous a pas communiqué le montant des aides municipales : on parle pourtant de 700 000€. Pour une telle dépense, on aurait pu espérer un peu de transparence et, surtout, quelques garanties.
Le plus clair de l'affaire, c'est que le nouveau "Café Llorca", bénéficiant d'un emplacement de rêve en plein centre et à côté de "L'Homme au Mouton" de Picasso, est immédiatement devenu la cantine des apparatchiks de la ville.
De l'avis général, le client a droit à une prestation convenable sans plus et dispose d'un décor sinistre, dû à l'inévitable architecte parisien Vilmotte, déjà auteur du massacre des voies de la vieille ville, et de l'abominable "désert des Tartares" qu'est devenue l'ancienne Place des Ecoles...
Il semblerait, d'après des fuites (et ne comptez pas sur Nice-Matin, la feuille locale, pour vous éclairer), que les loyers ne soient plus payés (depuis Juin, paraît-il), après avoir été gratuits pendant un an, et que M. Llorca, qui a quitté en Décembre le fameux Moulin de Mougins suite à des "divergences de vues sur la gestion avec les financeurs" (appréciez la formule...! On aimerait bien savoir lesquelles...!), serait au bord de plier ses gaules à Vallauris, en nous laissant la facture de la rénovation sur les bras. "Si M. Llorca devait partir, on lui demanderait de rembourser" avait dit un jour le maire, sans rire (on ne peut pas reprocher au maire de Vallauris de ne pas savoir garder son sérieux lorsqu'il dit une blague, il a de l'entraînement), en conseil municipal...
On aimerait bien être informé si une nouvelle friche commerciale (de luxe, celle-ci) va s'épanouir en centre-ville, et si les citoyens vont pouvoir récupérer une partie de leur mise, aussi imprudemment risquée par des édiles qui, décidément, n'ont pas le sens de la valeur de l'argent, enfin, de l'argent des autres...
Il ne manquerait plus qu'un mauvais plaisant attire l'attention des médias sur cette histoire, ou qu'un juge se mette en tête de vérifier les comptes fantastiques de la ville...
Addendum 25-02-2009 : renseignements pris, c'est l'ensemble des enseignes Llorca qui serait en liquidation, avec pourtant un C.A. de 6,2 millions d'€. Quelles explications embarrassées va donner la mairie de Vallauris, si toutefois elle en donne ?
Ajout 18 Septembre 2010 : conformément à son habitude, la mairie de Vallauris n'a rien communiqué après la catastrophe du "Café Llorca". Comme nous l'avions prévu, M. Llorca a vidé les lieux, en laissant d'importantes ardoises (pas de loyers acquittés, ni EDF, ni salaires, ni URSSAF, ni...rien ; le fournisseur de boissons, Mauro, attendait au cul du camion d'être payé avant de livrer...). Souvenons-nous de l'affirmation du maire, en conseil municipal : "Si Llorca s'en va, on lui demandera de rembourser". Llorca est parti, et on ne lui a rien demandé.
Après un passage éclair à Juan-les-Pins, au "Juana", M. Llorca, viré, est parti vers d'autres horizons; le café Llorca de Vallauris est devenu le "Café Marianne", après avoir été repris dans des conditions que l'on ignore, par la patronne du Juana. Aujourd'hui, après une baisse de fréquentation radicale, il est question de fermeture. Le contribuable pourra s'asseoir sur son argent. Une enquête sur cette catastrophe ? Des sanctions? Des protestations de l'opposition ? Ne rêvons pas...