Décès d'Albert Thiry
Albert Thiry n’est plus.
Encore un « grand » de la céramique vallaurienne qui s’en va.
Pour avoir été, avec d’abord ma mère, dépositaire de sa production depuis environ quarante ans, pour l’avoir rencontré une quantité innombrable de fois dans son atelier qui était aussi sa maison, ou le plus souvent à « La Bergerie », où il avait son cendrier et sa boîte d’allumette attitrés, pour avoir apprécié l’homme, son humour, et l’artiste, c’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris la nouvelle.
Tristesse mêlée de nostalgie…C’est un peu toute la ville qui s’efface avec lui, tout au moins ce Vallauris que nous avions aimé : animé, vibrant, bruissant, créatif…Ce Vallauris du passé dont il gardait fidèlement la mémoire, et ce n’était pas toujours à l’avantage de certaines icônes locales peut-être un peu surfaites…
C’est lui qui m’a suggéré, il y a bien longtemps, de « faire » l’Ecole du Louvre, dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai suivi son conseil (je dois à la vérité, que cela ne m’a pas servi à grand-chose…Arrêtez de rire, Albert…).
Sa céramique était inimitable. Il tournait épais, et il avait le chic de finitions brutes, qui étaient en fait le comble du raffinement. Ses sculptures souvent empreintes d’humour, lui ressemblaient, ses personnages, humains ou animaux, parfois mélange des deux, avaient un petit air étonné, comme s’ils trouvaient étrange d’être là…
Avec sa femme, Pyot, ils formaient l’équipe créative idéale, et bien malin qui peut dire où finissait la griffe de l’un, et où commençait la patte de l’autre.
Je m’arrête là, c’est un vide trop vaste qui vient de se former dans la ville, dans la création artistique, et dans nos cœurs.
« Un jour, bien loin d’ici, trop tard, jamais peut-être… » on comprendra la valeur de ces artistes-là…
Au revoir, Albert…