"Fête Picasso" : un sommet.
Mes fidèles abonnés vont définitivement penser que je distille le vinaigre avec délectation ; hélas, hélas, hélas, l'actualité vallaurienne n'autorise ni le lait, ni le miel. Qu'on en juge.
Le 18 Juillet 2009, se tenait la désormais traditionnelle "Fête Picasso ».
Les années précédentes, un effort de la municipalité et une participation active de la population et des commerçants avaient permis de donner un certain lustre à cette journée, des milliers de bougies étaient allumées dans les rues, des animations se succédaient dans la journée, le résultat était à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’une ville touristique de la Côte d’Azur.
Cette année, calme plat ; animations, rien. Un petit effet d’annonce dans la presse, qui a amené quelques égarés vite déçus. On n’a même pas trouvé l’employé municipal au doigt spatulé qui aurait pu appuyer sur le bouton de mise en marche de la sono de rue.
Par contre, une bonne idée : réaliser en plein air un « four primitif ». Vous allez voir ce qu’on fait ici des bonnes idées ;
Le four est installé dans la cour de l’Ecole des Beaux-Arts : briques, parpaings, et une abondance de combustible (sciure de bois). Céramistes et particuliers y vont de leur pièce unique à cuire en plein air, gros succès. Le four est allumé, les pièces cuisent. La température monte, dans les têtes et dans le four. On atteint les 900° (dans le four).
Il suffisait alors de laisser aller les choses gentiment, que le four s’éteigne pendant la nuit, puis, le lendemain, d’organiser une grande fête de défournage, avec flonflons, merguez et tout ce qu’il faut, l’estrade avec un crieur qui exhibe les pièces, bref, un peu de gaîté et d’imagination…Pas à Vallauris.
A Vallauris, une fois que le four est bien chaud, on fait venir les pompiers vers minuit, qui mettent un point final aux festivités, lance en action, pression maximum. Tout est fracassé, expédié, ratatiné. Les pièces qui n’ont pas explosé du fait du choc thermique sont désagrégées par la force du jet. Les heureux artistes n’ont plus qu’à aller trier les débris de leur œuvre dans les décombres et la boue. C’est là une nouvelle version du commando suicide des Monty Python…Ou de « Bienvenue chez les crétins »…Pas de quoi empêcher nos élus de dormir, persuadés qu’ils sont, entre deux gueuletons chez « Llorca » et deux voyages en première pour la cause, de mener une action indispensable et bienfaisante…
Si vous avez vu mieux, ne manquez pas de m'en informer, mais je crois que là, ce sera difficile....