Une saison en enfer...
Chronique d'une mort annoncée...
Voici bien des années que nous sommes pendus à la sonnette d'alarme, tentant vainement d'attirer l'attention des "responsables" sur l'avenir de Vallauris.
Nous nous sommes heurtés avec une constance remarquable à un mur d'incompréhension et de bêtise.
La "saison touristique" de cette année 2010 s'achève ; les précédentes n'étaient pas bonnes, voire catastrophiques, celle-ci a été inexistante. Or, la fréquentation touristique sur la Côte d'Azur a été en hausse; il n'est que de se promener dans les villes environnantes pour constater cet engouement : Cannes, Antibes, Valbonne, Mougins, etc. , ont été prises d'assaut.
Vallauris, c'est le Désert des Tartares...
Il faut une certaine dose de savoir-faire, pour parvenir à liquider totalement une ville située à l'épicentre de la première destination mondiale, et qui dispose du récent passé artistique et productif que l'on sait.
Il faut dire qu'on y a mis le paquet, et pour cela, il a fallu la conjonction des efforts de tous les acteurs : les potiers eux-mêmes, au premier rang desquels un prétendu "syndicat" qui a passé sa vie à ramer à contresens en tentant de conforter les privilèges de quelques caciques, notamment en se dressant bec et ongles contre l'école des Beaux-Arts, avant de finir par disparaître corps et âmes ; une chambre de commerce et une chambre des métiers, sourdes à toutes les alertes, passant les plats à des élus déjà gavés d'autosatisfaction ; des élus locaux bunkérisés, d'une inculture, d'un égoîsme, d'un désintérêt pour la chose publique dignes du livre des records, soigneusement entourés de crétins afin de ne pas courir le risque de la contradiction, lesquels, pour les plus actifs, voient leur bâton de maréchal dans la publication de leur photo ou d'un article laudateur par la feuille de chou locale...
Ah, quelle n'a pas été notre satisfaction, d'entendre M. Ciotti, métastase de M. Estrosi, déclarer que les Vallauriens avaient bien de la chance d'être dirigés par le grumeau qui siège à l'hôtel de ville...Sans doute comptait-il pour quelque chose le fait que ce dernier, en récompense sans doute d'avoir tué sa ville, avait été nommé vice-président du consil général en charge du tourisme...Ce qui a pour seule conséquence de lui permettre de voyager dans le monde entier aux frais de la princesse, tant le contribuable français est de bonne composition.
Quant au personnel municipal, pléthorique juqu'à la caricature, il est empêché de travailler par manque de directive ou par des consignes de ne rien faire (Ah! Le musée, où les employés ont ordre de se contenter de surveiller les visiteurs et de ne pas répondre aux questions...), et avec un office de tourisme au budget babylonien où l'on trouve l'emploi fictif le mieux payé de la ville, en récompense de supposées nuisances que son bénéficiaire s'abstiendrait d'exercer...
Et Vallauris est une ville riche, dont les ressources sont systématiquement gâchées, dans une saine ambiance de dictature bon enfant où l'opposition, dont il faut dire qu'elle est incapable de monter un dossier ni même de se servir de ceux que d'autres montent, est renvoyée dans ses 22 mètres à chaque réunion du conseil municipal.
Symboles de ce gâchis, la trop fameuse biennale, qui ne fait venir personne, pédantesque à souhait; les "rénovations urbaines", prétexte à quelques-uns, bien placés, à trafiquer des subventions à fins d'enrichissement, le restaurant ex-Llorca ("Si Llorca s'en va, on lui demandera de rembourser" avait déclaré sans rire le maire en réunion du conseil municipal) qui a coûté au moins 700 000 euros de deniers publics généreusement versés à des particuliers, et qui aboutit au fiasco que nous avions annoncé dès le début, ou encore, le parking souterrain recouvert d'un glacis inhospitalier et qui va assurer pendant 30 ans un douloureux pompage des finances municipales. En dernier, le changement des réverbères (beaux) par des "modernes" (moches).
Quand on parle de "rigueur" au niveau national, on ferait peut-être bien de s'inquiéter de ces milliers de communes où, sans le moindre contrôle, des ignares gaspillent sans compter au gré de leur fantaisie.
Bref, Vallauris est cuit, encroûté dans une marée de béton qui n'a pas fini de couler, il n'en reste que le souvenir. Que le diantre patafiole les responsables, mais la terre n'en continuera pas moins de tourner.